Les oies sauvages cacardent
En reprenant leur vol
Dans la pénombre
Elles échappent à l’oeil
Dans leur vaisseau
La proue pointe le sud
Fuyant l’hiver
Pour s’amarrer
Au port accueillant
Le vaisseau s’y disloque
Chacune se divertit
Mais au bout du temps
Voulu par les saisons
Elles s’embarquent de nouveau
Pour reprendre la route du nord
Elles y nichent
Elèvent leurs poussins
Grandis ils suivront
Quand les oies reprennent encore
Leur vol vers le sud
Obéissant aux lois
Qu’elles n’ont pas choisies
Elles ne se différencient
Des êtres humains
Epris de liberté
Nous sommes commes elles
En fourrangeant de notre façon
Et en cacardant davantage
Nous nous embrouillons
Ne savons plus que faire
De cette liberté
Entrevue dans un brouillard
Qui ne se dissipe pas
Nous nous croyons
Différents
Et choisir notre destinée
Ce qui nous distingue
C’est qu’au fond nous savons
Que nous nous trompons