dernières feuilles

dernières feuilles
elles ne sont que deux
tiennent bon
dans le vent

la branche
secoue en vain
le tronc dort déjà
la flaque d’eau
les attend

le vent la fait rider
grimasses d’automne
des feuilles noyées
s’y retournent

les deux feuilles
lâchent enfin
virevoltent
et tombent
un peu plus loin

 

 

L’hiver

la lumière blanche
durcit les contours
quelques flasques d’eau
les arbres nus
les couleurs s’estompent
le bois et la pierre
ressemblent à la terre

les terres sont vides
font passer un vent glacial
parfois un air doux les caresse
dans cette solitude
quelques tailleurs de vignes
un chien truffier avec son maître

le temps y passe sans bruit
tout s’immobilise
la route disparaît au tournant
Deux marcheurs mangent sous le chêne
le bois qu’on scie à la machine
la nuit qui vient sans avertir

La neige

La neige est encore blanche
Pose son manteau
Eblouit notre oeil
Les pieds hésitent
Elle cache un trésor
Qu’on ne doit pas trouver

Hiver dans les Baronnies

L’oiseau
Silhouette noire
L’herbe rare
Deux feuilles mortes

Nuage bas
Montagnes disparues
Personne
Ecrire une poésie

Le chien qui aboie
les contours disparus
Le coup de fusil
Le silence après

Chemin pierreux
Flasques d’eau
Genêts encombrants
Sans espoir de passants

 

 

 

Stapvoets

Bladerentapijt
de bomen schuifelen
Voorbij
Het oog verblijd

Stapvoets
Even een hond
Onverhoeds
Toen ik stil stond

Ganzen vliegen over
Met hen mee op reis
Word toch weer wijs
Kijk naar het gevallen lover

Hier te zijn
De bomen willen
Me omarmen
Laten me node gaan

Hoe fijn
Hier te stillen.
Me te laten verwarmen
Toch loop ik er vandaan

Mijn pad gaat verder
Maar ontroerd
Ons samen te weten
Dit valt niet te meten

 

 

Attendre

Un oiseau passe
Ciel gris
Quelques branches d’arbre
Encore nues

Allumer la radio
Chasser le temps
Mais l’oreille s’y refuse
Peine perdue

Prendre un livre
L’envie manque
Boire de l’eau
Quand on n’a pas soif

Attendre donc
Sans compter
les secondes
Vider la tête

Alors on ne compte
Plus. Un deux,
Zut, on
S’arrête

Les oies sauvages

Dans la pénombre
Les oies sauvages
N’arrêtent pas
de se parler
Les mottes qu’elles trottent
leur donnent à se nourrir

La nuit avance
Deux oies s’alarment
Et s’envolent dans la nuit
Il y en a qui hésitent
Mais toutes s’envolent d’un coup
Dans un fracas assourdissant

Plus rien
Le silence qui s’est installé
N’a rien de reposant
Que deviennent ces oies
Qui fuient le froid
Encore une fois?

Retrouvailles

La lumière
Ce bon ami
Toujours là

La maison
Sa belle façade
Cache le vide

Une chambre d’hôtel
Oû est bannie
La vie

Pourquoi l’ai-je quittée
Poursuivant
Mes rêves

Rentré ici
Par un autre rêve
Elle regarde l’infidèlè

La photo
Que j’ai prise
Montre ma traîtrise

On ne revient pas
Sans remonter le temps
Sans en trouver la clé

La photo
Tant d’images
Se bousculent

Mes pas
M’éloignent
Mon émoi reste

 

 

 

 

Avondwandeling

 

 

De wolk
Blijft hangen
Toch waait het

De bomen zijn kaal
Bewegen niet
In hun slaap

Het rund daar
Graast verder
Buik in het gras

Ik blijf kijken
Het plaatje is ouder
Dan het bos

Molshopen
Al over het land
Onrust

Elzenkatjes
Nu dus al
Verder nog niets

Maar daar
Zijn de knoppen
Best heel dik

De wolk is weg
De zon komt
Eventjes maar

Geen ganzen
Dit keer
Leeg land

Het vennetje
Stille droom
Roerloos water

Daar gaat een auto
Hij rijdt
Recht door

De zon
Is nu weg
Het zit er op

Het pad
Dan maar
Terug

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des mots

Des mots
Rien que des mots
Qui changent de couleurs
Tout le temps
Mais l’illusion créé
Tient debout
On s’y cramponne
Les mots
Nos planches de salut